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the political merleau-ponty
261. Chiasmi International: Volume > 19
Frédéric Monferrand Politiser l’expérience. merleau-ponty, socialisme ou barbarie et « l’expérience prolétarienne »
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L’objectif de cet article est d’étudier les effets produits par Merleau-Ponty dans le marxisme. À partir d’une lecture de « L’expérience prolétarienne », un texte publié par Claude Lefort dans la revue Socialisme ou Barbarie, nous montrons que les arguments dirigés par Merleau-Ponty contre le marxisme ont paradoxalement permis à certaines franges du mouvement ouvrier d’inventer une nouvelle manière de faire de la politique. Notre thèse est que la pratique de l’enquête militante thématisée par Lefort dans « L’expérience prolétarienne » constitue à la fois un héritage original de la phénoménologie merleau-pontienne et l’outil principal d’un renouvellement des politiques d’émancipation.The objective of this article is to study the effects produced by Merleau-Ponty in Marxism. Through our reading of “The Proletarian Experience,” a text published by Claude Lefort in the journal Socialisme ou Barbarie, we show that the arguments of Merleau-Ponty against Marxism have paradoxically allowed certain fringes of the labor movement to invent a new style of doing politics. Our thesis is that the practice of militant inquiry thematized by Lefort in “The Proletarian Experience” constitutes at the same time an original inheritance of Merleau-Pontian phenomenology and the primary means to a renewal of emancipatory politics.L’obiettivo di quest’articolo è studiare gli effetti prodotti da Merleau-Ponty nel marxismo. A partire da una lettura de “L’esperienza proletaria”, testo pubblicato da Claude Lefort nella rivista Socialisme ou Barbarie, mostriamo che gli argomenti che Merleau-Ponty rivolge contro il marxismo, paradossalmente, hanno permesso a certe frange del movimento operaio di inventare una nuova maniera di fare politica. La nostra tesi è che la pratica dell’inchiesta militante tematizzata da Lefort ne “L’esperienza proletaria” costituisca allo stesso tempo un’eredità originale della fenomenologia merleau-pontiana e lo strumento principale di un rinnovamento delle politiche di emancipazione.
262. Chiasmi International: Volume > 19
Jean-Baptiste Vuillerod Merleau-Ponty hégélien ?
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Dans ce texte, nous cherchons à clarifier le rapport complexe que Merleau-Ponty entretient avec la philosophie de Hegel dans son oeuvre. Dégageant trois strates textuelles, nous montrons que la critique merleau-pontienne de Hegel vise en réalité les pensées de la fin de l’histoire, notamment Sartre et un certain communisme orthodoxe, mais que Merleau-Ponty reconnaît aussi la profonde équivocité de la philosophie hégélienne et va jusqu’à repenser sa propre « hyperdialectique » dans un dialogue fécond avec Hegel. S’ébauchent alors une philosophie de l’histoire et une pensée de la politique profondément actuelles et originales.In this text, we seek to clarify the complex relationship that Merleau-Ponty maintains with the philosophy of Hegel in his work. Distinguishing three textual strata, we show that the Merleau-Pontian critique of Hegel is really aimed at notions of the end of history, notably at Sartre and a certain orthodox communism, but that Merleau-Ponty also recognizes the deeply equivocal character of Hegelian philosophy and goes so far as to rethink his own “hyperdialectic” in a fruitful dialogue with Hegel. A profoundly relevant and original philosophy of history and notion of politics thereby take shape. In questo testo, cerchiamo di chiarificare il complesso rapporto che Merleau-Ponty intrattiene, nella sua opera, con la filosofia di Hegel. Distinguendo tre strati testuali, mostriamo come la critica merleau-pontiana di Hegel, in realtà, prenda di mira le filosofie della fine della storia, in particolare Sartre e un certo comunismo ortodosso. Tuttavia, mostriamo anche come Merleau-Ponty riconosca la profonda equivocità della filosofia di Hegel e si spinga addirittura a ripensare la propria “iperdialettica” in un dialogo fecondo con Hegel stesso, abbozzando così una filosofia della storia e un pensiero politico profondamente attuali ed originali.
263. Chiasmi International: Volume > 19
Emmanuel Alloa Merleau-Ponty à Madagascar: L’épreuve de l’étranger et la décolonisation de la pensée
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Si les analyses merleau-pontiennes sont aujourd’hui fréquemment utilisées dans les études postcoloniales, notamment les analyses du corps, on n’a toujours pas prêté suffisamment attention à l’importance qu’eut pour sa pensée la confrontation avec la réalité du colonialisme, au fil de divers voyages vers la moitié des années 1950. Dans l’article, il s’agit en particulier de faire émerger le rôle exemplaire qu’au pu avoir la confrontation avec la réalité de Madagascar, en 1957, et ses effets en retour sur un certain nombre de catégories philosophiques et politiques. Outre la reconstruction historique des circonstances de ce voyage, l’article se focalise sur trois notions centrales dont cette « épreuve de l’étranger » aura permis de faire apparaître la nature dialectique : les notions d’altérité, d’universalité, et d’autodétermination. L’altérité n’est plus une relation frontale, mais résulte d’une expérience de « décentrement » ; l’universalité doit être problématisée, en direction d’un « universel latéral » tandis que l’idée même de l’autodétermination soulève des questionnements autant politiques qu’ontologiques : dans la lutte pour une indépendance immédiate des colonies, Merleau-Ponty soupçonne le spectre d’une pensée libérale qui masque les liens de dépendance qui persistent sous d’autres formes. If Merleau-Pontian analyses – notably the analyses of the body – are, today, frequently used in post-colonial studies, sufficient attention was not always paid to the importance that the confrontation with the reality of colonialism had for his thought in the course of various travels during the mid-1950’s. This article is concerned, in particular, with shedding light on the exemplary role that the confrontation with the reality of Madagascar in 1957 could have had, and its effects in return on quite a number of philosophical and political categories. More than a historical reconstruction of the circumstances of that journey, the article focuses on three central notions whose dialectical nature is made apparent by this “experience of the foreign”: the notions of alterity, universality, and self-determination. Alterity is no longer a frontal relation, but results from an experience of “decentering,” universality must be problematized in the direction of a “lateral universality,” and the very idea of self-determination raises questions as much political as ontological. In the struggle for an immediate independence for the colonies, Merleau-Ponty senses the specter of a liberal thought that conceals the relations of dependence that persist in other forms. Se oggi le riflessioni merleau-pontiane, in particolare sul corpo, sono utilizzate di frequente negli studi postcoloniali, non si è mai prestata sufficiente attenzione all’importanza che ebbe, per il pensiero di Merleau-Ponty, il confronto con la realtà del colonialismo nel corso dei diversi viaggi effettuati dal filosofo verso la metà degli anni ’50. In quest’articolo ci proponiamo di far emergere il ruolo esemplare che poté avere il confronto con la realtà del Madagascar nel 1957 e le sue ripercussioni su un certo numero di categorie filosofiche e politiche. Oltre che sulla ricostruzione storica delle circostanze di questo viaggio, l’articolo si concentra su tre nozioni di cui questa esperienza avrebbe permesso di far apparire la natura dialettica: le nozioni di alterità, di universalità e di autodeterminazione. L’alterità non è più una relazione frontale, bensì risulta da un’esperienza di “decentramento”; l’universalità deve essere problematizzata nella direzione di un “universale laterale”, mentre l’idea stessa di autodeterminazione solleva un interrogarsi tanto politico che ontologico: nella lotta per un’indipendenza immediata delle colonie, Merleau-Ponty intravvede infatti lo spettro di un pensiero liberale volto a mascherare i legami di dipendenza per farli così persistere sotto altre forme.
merleau-ponty and jean-luc nancy
264. Chiasmi International: Volume > 19
Marie-Eve Morin Introduction
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265. Chiasmi International: Volume > 19
Marie-Eve Morin Introduction
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266. Chiasmi International: Volume > 19
Marie-Eve Morin Introduzione
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267. Chiasmi International: Volume > 19
Donald A. Landes Le sujet de la sensation et le sujet résonant: Communion et renvoi chez Merleau-Ponty et Nancy
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Pour Merleau-Ponty et Nancy, le sujet et son monde co-naissent ensemble dans le mouvement paradoxal du sentir. Dans cette perspective, le sentir serait alors un point de départ privilégié afin de déconstruire les théories classiques de la subjectivité et pour construire une nouvelle compréhension décentrée du sujet. Même si ces deux philosophes divergent sur la question du sujet, il est possible de les rapprocher sur la question du sentir et en particulier à propos de l’expérience de l’écoute. De cette façon, nous ferons ressortir un ton radical chez le premier Merleau-Ponty et un timbre (ou une tonalité) phénoménologique chez Nancy. Pour ce faire, nous démontrons que l’écoute révèle la subjectivité comme activité de « coexistence » (et non pas de « coïncidence »), comme « co-naissance » (et non pas connaissance), et comme « trajectoire » (et non pas présence statique). En d’autres termes, c’est par la voie de l’écoute qu’on retrouve une théorie radicale de la subjectivité déjà présente dans la Phénoménologie de la perception, ainsi qu’une tonalité phénoménologique chez Nancy. For Merleau-Ponty and for Nancy, the subject and his or her world are born together (co-naissent) in the paradoxical movement of sensing. From this perspective, sensing is thus a privileged point of departure for the deconstruction of classical theories of subjectivity and for the construction of a new notion of a decentered subjectivity. Even though it may appear that these two thinkers diverge precisely with regard to the definition of the subject to be theorized, by bringing them together on the topic of sensing (and “listening” in particular), we are able to bring out a radical tone in Merleau-Ponty’s early work as well as a phenomenological timbre in Nancy’s thought. In this paper I demonstrate that listening reveals how subjectivity is an activity of “co-existence” rather than “co-incidence,” of “co-birth” (co-naissance) rather than “knowledge” (connaissance), and is a trajectory rather than a static presence. In other words, by listening to listening we rediscover a radical theory of subjectivity already at work in Phenomenology of Perception and a phenomenological tonality in the work of Nancy. Per Merleau-Ponty e Nancy, il soggetto e il suo mondo co-nascono nel movimento paradossale del sentire. In questa prospettiva, il sentire sarebbe allora un punto di partenza privilegiato per decostruire le teorie classiche della soggettività e costruire una nuova comprensione decentrata del soggetto. Anche se i due filosofi divergono sulla questione del soggetto, è possibile avvicinarli circa la questione del sentire e in particolare a proposito dell’esperienza dell’ascolto. In questo modo, cercheremo di far emergere un tono radicale nel primo Merleau-Ponty e un timbro (o una tonalità) fenomenologica in Nancy. Per farlo, mostreremo come l’ascolto riveli la soggettività come attività di “coesistenza” (e non di “coincidenza”), come “co-nascenza” (e non conoscenza), e come “traiettoria” (e non presenza statica). In altri termini, è attraverso l’ascolto che ritroviamo una teoria radicale della soggettività già presente in Fenomenologia della percezione, così come una tonalità fenomenologica in Nancy.
268. Chiasmi International: Volume > 19
Jacob Potempski Art and the Sense of Being from Merleau-Ponty to Jean-Luc Nancy
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In the opening essay of The Muses, Nancy asks what force disperses Art into a plurality of arts, and what simultaneously holds them together in the unity of Art, through this very dispersal. The idea of Art, as a plurality of irreducible singularities that nevertheless commune, developed in the essay, is a precursor to the ontology of Being Singular Plural, widely considered one of his most important works. The claim in The Muses is not only that art itself has to be understood as a unity of a plurality of singularities, but that it is a privileged site for the revealing of the singular plural of being. The following essay explores Nancy’s ontology of art, which is simultaneously a way of understanding being in terms of art, by tracing it back to Merleau-Ponty. I argue that Merleau-Ponty’s understanding of the sense of being in terms of the “chiasm” (the touching-touched) in The Visible and the Invisible is a crucial source for Nancy’s pluralist ontology. The turn to Merleau-Ponty is framed as a way of emphasizing that Nancy remains committed to a philosophical or ontological idea of art (despite his own criticisms of the very idea) against those who would like to separate his pluralist idea of art from any reference to the question of the meaning of “being.” The argument is that radical pluralism requires, paradoxically, an ontology, just as the affirmation of the irreducible plurality of singular arts requires a notion of Art. Dans l’essai qui ouvre Les muses, Nancy se demande quelle force disperse l’Art dans les arts et retient simultanément leur dispersion dans l’unité de l’Art. L’idée d’Art en tant qu’une pluralité irréductible de singularités qui communient malgré ou grâce à cette pluralité, telle qu’elle est développée dans cet essai, constitue un précurseur de l’ontologie présentée dans Être singulier pluriel, un des ouvrages les plus importants de Nancy. Cet article explore l’ontologie de l’art nancéenne, qui est aussi à la fois une façon de comprendre l’être en tant qu’art, en en retraçant les racines chez Merleau-Ponty. Je soutiens que la compréhension du sens de l’être comme chiasme (touchant-touché) chez le Merleau-Ponty du Visible et l’invisible est une source décisive de l’ontologie pluraliste de Nancy. Le recours à Merleau-Ponty permet de souligner le fait que Nancy demeure attaché à une idée philosophique ou ontologique de l’art, malgré ses propres critiques de l’idée même. Cette interprétation va à l’encontre de celles qui chercheraient à détacher le concept pluraliste d’art chez Nancy de toute référence à la question du sens de l’« être ». Ma contention est que le pluralisme radical requiert, paradoxalement, une ontologie, de la même façon que l’affirmation de l’irréductible pluralité des arts singuliers requiert une notion d’Art.Nel saggio che apre Le muse, Nancy si domanda quale forza disperda l’Arte in una pluralità di arti, e cosa al contempo mantenga queste ultime legate nell’unità dell’Arte a dispetto di questa dispersione stessa. L’idea di Arte, sviluppata in questo saggio, come pluralità di singolarità irriducibili che nonostante tutto si trovano a contatto e in comunicazione, prelude all’ontologia di Essere singolare plurale, tra le opere più importanti di Nancy. Ne Le muse Nancy sostiene non soltanto che l’arte in sé debba essere concepita come l’unità di una pluralità di singolarità, ma anche che essa sia un luogo privilegiato per il rivelarsi del singolare plurale dell’essere. Questo articolo esplora l’ontologia dell’arte di Nancy, che è al contempo un modo di comprendere l’essere nei termini dell’arte, attraverso un richiamo a Merleau-Ponty. Mi propongo così di mostrare che la concezione del senso dell’essere di Merleau-Ponty nei termini del “chiasmo” (il “toccante-toccato”), espressa ne Il visibile e l’invisibile, sia una fonte cruciale per l’ontologia pluralista di Nancy. Il richiamo a Merleau-Ponty è volto a sottolineare come Nancy rimanga fedele a un’idea filosofica o ontologica di arte (nonostante le sue stesse critiche a questa idea), in opposizione a coloro che vorrebbero separare la sua idea pluralista di arte da qualunque riferimento alla questione del significato dell’“essere”. La mia tesi è che il pluralismo radicale richieda, paradossalmente, un’ontologia, esattamente come l’affermazione della pluralità irriducibile delle arti singolari richiede la nozione di Arte.
269. Chiasmi International: Volume > 19
Rajiv Kaushik Lighten Up: Merleau-Ponty and Nancy on Light, Form and Intelligibility
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This paper examines the ways Merleau-Ponty and Nancy think about light, a central theme in Western philosophy closely tied with form and intelligibility. The first section of this paper points out that each thinker replaces the “highest moment of light,” where it is relieved of its weight and materiality, with darkness, where light instead emerges from some apophantic depth indissociable from the material. The second section of this paper gives a critique of darkness in Nancy from Merleau-Ponty’s perspective. According to the latter’s view, Nancy’s claim that darkness is distinct from the structures of intentionality and instead has to do with a presentation of the inappropriable fact of things would be untenable. The difference between the thinkers relates to how each thinks about negation after their very similar critiques of light and form. Still, I argue, the same critique of presentation in Nancy ought to also be applied to Merleau-Ponty, or at least to the usual way he is thought to favour the sensible instead of intelligibility. In the third section of this paper I consider one of Merleau-Ponty’s phrases, “there is no painting before painting,” a statement I take to be about how explicit formal structures, and thus also light and line, comes from a sensible register that does not lack variation and is not totally “deformed,” to use Nancy’s word that describes the homogeneity of a sensible field. Cet essai examine les différentes façons qu’ont Merleau-Ponty et Nancy de penser la lumière, un thème central de la philosophie occidentale, et qui est étroitement lié avec les idées de forme et d’intelligibilité. La première section montre que les deux penseurs remplacent le « plus haut moment de la lumière », qui est sans poids ni matérialité, par l’obscurité, si bien que la lumière émerge d’une profondeur apophantique indissociable de la matérialité. La deuxième section propose un critique de l’obscurité chez Nancy d’une perspective merleau-pontienne. Pour Merleau-Ponty, l’affirmation de Nancy selon laquelle l’obscurité se distingue des structures de l’intentionalité et a plutôt affaire à la présentation du fait inappropriable de la chose serait tout à fait intenable. La différence entre les deux penseurs concerne la façon dont chacun pense la négation à partir d’une critique similaire de la lumière et de la forme. J’avance pourtant que la même critique de la présentation chez Nancy devrait aussi être appliquée à Merleau-Ponty, ou du moins à la façon dont il est habituellement vu comme préférant le sensible contre l’intelligible. Dans la troisième section, j’évalue la phrase de Merleau-Ponty, « la peinture n’existe pas avant la peinture », phrase qui selon moi concerne la façon dont les structures formelles explicites, et donc la forme et la ligne, proviennent d’un registre sensible qui n’est pas sans variations et donc pas totalement « déformé », pour utiliser le mot que Nancy emploie pour décrire l’homogénéité du champ sensible.Questo articolo prende in esame i modi in cui Merleau-Ponty e Nancy riflettono sulla luce, un tema centrale nella filosofia occidentale e strettamente connesso a quelli della forma e dell’intelligibilità. La prima sezione dell’articolo mostra come entrambi i pensatori sostituiscano “il più alto momento della luce”, che la libera dal suo peso e dalla sua materialità, con l’oscurità, in cui invece la luce emerge da una profondità apofantica indissociabile dalla sfera materiale. La seconda sezione offre una critica del concetto di oscurità in Nancy dal punto di vista di Merleau-Ponty. Secondo una prospettiva merleau-pontiana, la tesi di Nancy che l’oscurità sia distinta dalle strutture dell’intenzionalità e sia invece connessa a una presentazione dell’aspetto inappropriabile delle cose sarebbe insostenibile. La differenza tra i due pensatori riguarda il modo in cui ciascuno di essi elabora l’idea di negazione, a partire da due analisi della luce e della forma molto simili. Tuttavia, come cerco di mostrare, la stessa obiezione all’idea di presentazione in Nancy dovrebbe essere applicata anche a Merleau-Ponty, o quantomeno al modo in cui di norma si ritiene egli prediliga il sensibile piuttosto che l’intelligibile. Nella terza sezione, prendo in esame una frase di Merleau-Ponty, “non c’è pittura prima della pittura”, che a mio avviso si riferisce a come le strutture formali esplicite, e dunque anche la luce e la linea, provengano da un registro sensibile che non è privo di variazioni e che non è totalmente “deformato”, per impiegare un termine di Nancy che descrive l’omogeneità di un campo sensibile.
270. Chiasmi International: Volume > 19
Daniele Rugo Exactitude and Partiality. Merleau-Ponty and Nancy on Cinema
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While it is possible, as Vivian Sobchack and others show, to illuminate film through Merleau-Ponty’s philosophy, it is more difficult to find within Merleau-Ponty’s work a coherent and systematic reflection on cinema. This absence is seldom interrogated. This article addresses what this absence might reveal by analyzing the reasons why Merleau-Ponty stopped short of an explicit discussion of film. The argument builds on these analyses to show how what Merleau-Ponty found problematic about cinema might turn out to be one of cinema’s most resourceful features. For Merleau-Ponty, cinema is caught between a deadening exactitude and a disappointing partiality. It is because of these two apparently opposing extremes that Merleau-Ponty sidelines cinema. However, the pairing of exactness and partiality provides an interesting moment for reflection. Intuitively the two should not coexist, since they appear mutually exclusive. Yet their coexistence seems to renew rather than foreclose a thinking of film. Guided by these two terms, Jean-Luc Nancy produces his own thought on cinema. To show how film is apt at capturing the essential excess and ambiguity of the world, the article will turn to the Lebanese film Je Veux Voir, which offers a powerful instance of cinema’s simultaneous exactitude and partiality.Bien qu’il soit possible, comme Vivian Sobchack et d’autres l’ont démontré, d’illuminer le cinéma à partir de la philosophie de Merleau-Ponty, il est beaucoup plus difficile de trouver dans l’oeuvre de Merleau-Ponty une réflexion cohérente et systématique sur le cinéma. Cette absence est rarement interrogée pour elle-même. Cet article considère ce que cette absence peut révéler en analysant les raisons pour lesquelles Merleau-Ponty ne s’est pas engagé dans une réflexion explicite sur le cinéma. En nous appuyant sur ces analyses, nous montrons que ce que Merleau-Ponty trouvait de plus problématique dans le cinéma est peut-être sa ressource la plus précieuse. Pour Merleau-Ponty, le cinéma est pris entre une exactitude abrutissante et une partialité décevante, et c’est pour cette raison que Merleau-Ponty le met sur la touche. Cependant, le jumelage de l’exactitude et de la partialité devrait nous donner matière à réflexion. Intuitivement, les deux ne devraient coexister : ils apparaissent s’exclure l’une l’autre. Pourtant, leur coexistence est en mesure de renouveler plutôt que d’exclure une pensée du cinéma. C’est guidé par ces deux termes que Jean-Luc Nancy produit sa propre pensée du cinéma. Pour montrer comment le cinéma est à même de capturer l’excès et l’ambiguïté essentiels du monde, nous proposons une lecture du film libanais Je Veux Voir, et montrons comment il offre un exemple puissant de la simultanéité de l’exactitude et de la partialité dans le cinéma. Mentre è possibile, come Vivian Sobchack e altri hanno mostrato, comprendere il film attraverso la filosofia di Merleau-Ponty, risulta più difficile rintracciare all’interno del suo lavoro una riflessione coerente e sistematica sul cinema. Se quest’assenza è stata di rado oggetto di discussione, questo articolo propone invece di interrogarsi sul possibile significato di questa assenza analizzando le ragioni per cui Merleau-Ponty non ha sviluppato una riflessione esplicitamente dedicata al cinema. Sulla base di questa analisi, si intende mostrare che ciò che Merleau-Ponty trova problematico riguardo al cinema può invece rivelarsi una delle sue caratteristiche più preziose. Secondo Merleau-Ponty, il cinema si trova costretto tra una monotona esattezza e una deludente parzialità. È a causa di questi due estremi, apparentemente opposti, che Merleau-Ponty accantona il cinema. Tuttavia, la coppia esattezza-parzialità fornisce un interessante spunto di riflessione. Intuitivamente, i due termini non dovrebbero poter coesistere: sarebbero invece reciprocamente esclusivi. Eppure, la loro coesistenza sembra rinnovare piuttosto che precludere una riflessione sul cinema. È sulla scorta di questi due termini che Jean-Luc Nancy sviluppa il proprio pensiero su questo tema. Al fine di mostrare come il cinema sia in grado di catturare l’eccesso e l’ambiguità essenziali del mondo, l’articolo propone una lettura del film libanese Je Veux Voir, che offre un esempio efficace della simultanea esattezza e parzialità del cinema.
merleau-ponty: doing philosophy from the outside
271. Chiasmi International: Volume > 19
Rajiv Kaushik Introduction
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272. Chiasmi International: Volume > 19
Rajiv Kaushik Introduction
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273. Chiasmi International: Volume > 19
Rajiv Kaushik Introduzione
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274. Chiasmi International: Volume > 19
Edward S. Casey Visibilizing the Invisible in Painting
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I write here about how the visible and the invisible intertwine in painting: in theory and in praxis – primarily the praxis of my own painting. Philosophers are rarely asked to discuss, much less to show in public, what they do avocationally rather than professionally. I was drawn to the invitation of the Merleau-Ponty Circle to exhibit my painting and to talk about what I do when I am not writing or teaching philosophy. It has offered a rare chance to catch up with myself – with the painter in me. I started in art long before I turned to philosophy. It was my first love and is still my intermittent passion. I have not hidden it from others altogether – I have shown my work in various group shows– but it would be more accurate to say that I have hidden it from myself. Talking about my art work in the context of this Circle comes at a very welcome moment in which I am in the process of determining where I shall go with the rest of my life as it shortens down: ars longa, vita brevis.J’écris ici à propos de la manière dont le visible et l’invisible s’entrelacent dans la peinture : en théorie et en pratique, prioritairement dans ma propre pratique de la peinture. On demande rarement aux philosophes de discuter, et encore moins de montrer en public, ce qu’ils font en amateurs plutôt que professionnellement. J’ai été entraîné par l’invitation du Merleau-Ponty Circle à exposer ma peinture et à parler de ce que je fais lorsque je n’écrit pas et n’enseigne pas la philosophie. Cela m’a offert une chance rare de me retrouver moi-même, le peintre en moi. J’ai commencé dans l’art bien avant de me tourner vers la philosophie. C’était mon premier amour c’est encore ma passion intermittente. Je ne l’ai pas caché, puisque j’ai montré mon travail dans plusieurs expositions collectives. Ce serait plus juste de dire que je l’ai caché de moi-même. Parler de mes oeuvres d’art dans le contexte du Merleau-Ponty Circle arrive à un moment tout à fait bienvenu, où je suis en train de réfléchir à la suite de ma vie, puisqu’elle raccourcit : ars longa, vita brevis.In questo articolo tratto di come il visibile e l’invisibile si intreccino in pittura, nella teoria come nella pratica, e in particolare nella mia pratica di pittura. Raramente ai filosofi viene chiesto di discutere, e ancor più raramente di mostrare pubblicamente, ciò che essi fanno in ambito amatoriale e non professionale. Sono rimasto molto colpito dall’invito del Merleau-Ponty Circle a esporre i miei dipinti e a parlare dell’attività che svolgo quando non scrivo o non insegno filosofia. Questo invito mi ha fornito un’opportunità rara per riprendere contatto con me stesso – con il pittore che è in me. Mi sono avvicinato all’arte molto prima di rivolgermi alla filosofia. L’arte è stato il mio primo amore ed è ancora la mia passione intermittente. Non l’ho mai tenuta nascosta agli altri – ho presentato il mio lavoro in numerose mostre collettive; forse sarebbe più corretto dire che l’ho nascosta a me stesso.La possibilità di parlare della mia arte in occasione del Merleau-Ponty Circle si è presentata in un momento molto propizio, in cui mi trovo a domandarmi quale strada percorrere in quello che resta della mia vita che a mano a mano si accorcia: ars longa, vita brevis.
275. Chiasmi International: Volume > 19
Rudolf Bernet Philosophy and Literature – Literature and Philosophy
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Language and imagination play a prominent role in Merleau-Ponty’s early reflections on literature. The “literary use of language” is opposed to usual or ordinary language, and it is also assigned the task of rejuvenating the latter. Merleau-Ponty is here openly inspired by Saussure and more secretly by Bergson. Poetic language is said to effect a coherent deformation of a linguistic code and to liberate signifiers from their subordination under a subjective meaning that directly refers to external objects. Literature also illustrates, in exemplary fashion, the creative power of imagination and the effective force of fictions. This is where the discussion with Sartre comes into the picture. The article explores, in particular, what personal identity and the meaning of real facts owe not only to language but also to the imagination of possibilities. It further investigates the different notions of truth that apply to literary works of art. Literature is also shown to undermine the conception of the relation between fact and meaning, actuality and possibility, reality and fiction, truth and semblance in terms of dual oppositions. Most importantly, literary fictions and narratives can make a real change in the life of writers and readers by unfolding their unrealized personal potentialities, by refining their emotional sensibility, and by distancing them from themselves. In all this, an imaginative mode of ‘projection’ plays a central role. Le langage et l’imagination jouent un rôle de premier plan dans les réflexions de Merleau-Ponty sur la littérature. « L’usage littéraire du langage » est opposé au langage usuel ou ordinaire, et la tâche lui est également dévolue de rajeunir ce dernier. Merleau-Ponty s’inspire ouvertement de Saussure et plus secrètement de Bergson. Le langage poétique est dit effectuer une déformation cohérente du code linguistique et libérer les signifiants de leur subordination à une signification subjective qui réfère directement aux objets externes. La littérature illustre également, de manière exemplaire, la puissance créatrice de l’imagination et la force effective de la fiction. Ici la discussion avec Sartre entre en jeu. Mon article explore en particulier ce que l’identité personnelle et la signification des faits réels doit non seulement au langage, mais également à l’imagination des possibilités. Il discute également les différentes notions de vérité qui s’appliquent aux oeuvres d’art littéraires. Je montre aussi que la littérature empêche de concevoir comme des oppositions duelles les relations entre fait et signification, actualité et possibilité, réalité et fiction, vérité et vraisemblance. Par dessus tout, les fictions et narrations littéraires peuvent provoquer de réels changements dans la vie des écrivains et des lecteurs en déployant leurs potentialités personnelles non réalisées, en affinant leur sensibilité émotionnelle et en se distanciant d’eux-mêmes. Dans tout cela, le mode imaginatif de la projection joue un rôle central.Linguaggio e immaginazione rivestono un ruolo centrale nelle prime riflessioni di Merleau-Ponty sulla letteratura. L’“uso letterario del linguaggio” viene opposto al linguaggio ordinario o quotidiano e al primo viene inoltre assegnato l’incarico di rinnovare il secondo; in questo, Merleau-Ponty si ispira apertamente a Saussure e, in modo meno manifesto, a Bergson. Il linguaggio poetico è ritenuto in grado di imprimere una deformazione coerente a un determinato codice linguistico e di liberare i significanti dalla loro subordinazione a un significato soggettivo che si riferisce direttamente a oggetti esterni. La letteratura, inoltre, illustra in modo esemplare il potere creativo dell’immaginazione e la forza effettiva della finzione letteraria. È qui che entra in gioco la discussione con Sartre. Questo articolo esplora, in particolare, ciò che l’identità personale e il significato dei fatti reali debba non solamente al linguaggio, ma anche all’immaginazione delle possibilità; indaga inoltre le diverse nozioni di verità che possono essere applicate all’opera d’arte letteraria. L’articolo mostra poi come la letteratura possa mettere in discussione il carattere di opposizione binaria della relazione tra fatto e significato, attualità e possibilità, realtà e finzione, verità e verisimiglianza. In maniera significativa, le finzioni e le narrazioni letterarie possono cambiare la vita di scrittori e lettori svelando le loro potenzialità personali irrealizzate, raffinando la loro sensibilità emotiva e ponendoli a distanza da se stessi. In tutto questo, una modalità immaginativa di “proiezione” svolge un ruolo di primaria importanza.
276. Chiasmi International: Volume > 19
Donald A. Landes “I can” and “I speak”: Trajectories and the Outside of Expression in Merleau-Ponty and Blanchot
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Although Merleau-Ponty and Blanchot both seek to undermine the classical subject of philosophical discourse as embodied in the self-transparent “I think,” their methodologies appear to be worlds apart. In his early work, Merleau-Ponty is engaged in a phenomenological rethinking of subjectivity via an elaboration of Husserl’s “I can,” whereas Blanchot seems to defer all subjectivity in his nomadic exploration of the space between literature, criticism, and theory. Rather than seeking to avoid this tension by focusing on Merleau-Ponty’s later work, this paper demonstrates the philosophical significance of reading Blanchot alongside Merleau-Ponty’s early work. This, I argue, reveals the radical nature of Merleau-Ponty’s early account of subjectivity (from the “I can” to the “I speak” to the violence of perception) as well as a certain phenomenological and ethical significance in Blanchot’s readings of the myths of the Sirens and of Orpheus and Eurydice.Bien que Merleau-Ponty et Blanchot cherchent tout deux à ébranler le sujet classique du discours philosophique tel qu’il est incarné dans la transparence à soi du “je pense”, leur méthodologies semblent être très éloignées. Dans ses premiers travaux, Merleau-Ponty s’engage dans une reformulation phénoménologique de la subjectivité à travers une élaboration du “je peux” husserlien, tandis que Blanchot paraît reporter toute subjectivité dans son exploration nomade de l’espace, entre littérature, critique et théorie. Plutôt que d’échapper à cette tension en se concentrant sur les travaux tardifs de Merleau-Ponty, cet article vise à montrer l’intérêt d’une lecture de Blanchot au fil des premiers travaux de Merleau-Ponty. Cela révèle la nature radicale des premières considérations de Merleau-Ponty sur la subjectivité (du “je peux” au “je parle”, jusqu’à la violence de la perception), tout autant qu’une certaine signification phénoménologique et éthique de la lecture par Blanchot du mythe des Sirênes, ou de celui d’Orphée et Eurydice. Nonostante Merleau-Ponty e Blanchot cerchino entrambi di minare il soggetto classico del discorso filosofico, incarnato da un “io penso” trasparente a se stesso, le loro rispettive metodologie appaiono diametralmente opposte. Nei suoi primi scritti, Merleau-Ponty è impegnato in un ripensamento fenomenologico della soggettività attraverso una rielaborazione dell’“io posso” di Husserl, mentre Blanchot sembra rinviare l’intera sfera della soggettività alla sua esplorazione nomadica dello spazio tra letteratura, critica e teoria. Anziché cercare di aggirare questa tensione concentrandosi sugli scritti più tardi di Merleau-Ponty, questo articolo mette in luce la rilevanza filosofica di una lettura di Blanchot condotta a fianco dei primi scritti di Merleau-Ponty. Come intendo sostenere, questo rivela la natura radicale delle prime considerazioni di Merleau-Ponty sulla soggettività (dall’“io posso” all’“io parlo” alla violenza della percezione) e al contempo un significato fenomenologico ed etico della lettura di Blanchot del mito delle Sirene e di quello di Orfeo ed Euridice.
277. Chiasmi International: Volume > 19
Talia Welsh Outside the Present: Imagination’s Prehistory in Childhood Dreams and Delusions
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In Felisberto Hernández’s story “The Stray Horse,” the young narrator imagines that the piano teacher’s sitting room furniture has relationships, intentions, and desires. The developmental psychologist Paul Bloom attributes this imagination of objects as living as part of normal development in childhood. He argues that such a tendency, while scientifically incorrect, was an evolutionary advantage in the long, brutal prehistory of mankind. Whatever the merits of Bloom’s evolutionary story, it fails to grasp the nature of creative imagination in children. Maurice Merleau-Ponty cautions against reading backward from the adult into the child. Seeing all that is adult existing in some minor form in children fails to capture those unique, and often lost, parts of childhood experience. In their imaginative play, children rarely confuse object and toy play with religion. Instead of fitting into adult metaphysical commitments, children’s imaginations challenge our organization of reality. The intensity and rigidity of children’s play with objects, including their fear of select ones, often seems to speak of objects, such as those from “The Stray Horse,” that are connected to a parallel world that intervenes weakly on our own. It is fantastical, but not as in an addition to our metaphysical commitments, but as a kind of barbarian reality. This paper takes up the challenge of childhood imagination as the phenomenological prehistory of our own creative imagination. It considers the work in psychoanalytic and phenomenological accounts of childhood memories and ties it to the creative imagination of authors like Hernández. Dans le récit de Felisberto Hernandez, Le Cheval perdu, le jeune narrateur imagine que le mobilier du salon de sa professeur de piano possède des relations, des intentions et des désirs. Le psychologue du développement Paul Bloom attribue à ce fantasme, qui fait des objets des êtres vivants, une partie du développement normal de l’enfance. Il soutient que cette tendance, bien que scientifiquement incorrecte, a été un avantage dans la longue et brutale préhistoire de l’humanité. Malgré les mérites de l’histoire de l’évolution de Bloom, elle ne parvient pas à saisir la nature de l’imagination créative des enfants. Maurice Merleau-Ponty met en garde contre une lecture rétrospective qui voit l’adulte dans l’enfant : voir tout ce qui est de l’adulte déjà exister en quelque sorte sous forme mineure dans l’enfant, nous empêche de comprendre les traits uniques, et souvent perdus, de l’expérience de l’enfance. Dans leur jeu imaginaire, les enfants confondent rarement le prétexte de leur jeu ou leur jouet avec la religion. Plutôt que de s’inscrire dans les obligations métaphysiques des adultes, l’imagination des enfants met en question notre organisation de la réalité. L’intensité et la rigueur avec lesquelles les enfants jouent avec les objets, impliquant aussi la peur qu’ils ont de certains d’entre eux, semblent vouloir parler d’objets (comme ceux du Cheval perdu) connectés à un monde parallèle qui lui-même n’interfère que faiblement avec le nôtre. C’est un monde fantastique, non pas comme ajouté à nos contraintes métaphysiques, mais plutôt comme une réalité barbare. Cet article relève le défi de l’imagination infantile entendue comme la préhistoire phénoménologique de notre imagination créative. Il prend en charge le travail psychanalytique et phénoménologique concernant les souvenirs d’enfance et le met en rapport avec l’imagination créative d’auteurs comme Hernandez.Nel racconto di Felisberto Hernandez, Il cavallo perduto, il giovane narratore immagina che il mobilio del salotto della sua insegnante di pianoforte sviluppi relazioni, intenzioni e desideri. Lo psicologo dello sviluppo Paul Bloom considera l’immaginare gli oggetti come esseri viventi parte di un normale sviluppo nell’infanzia. Egli sostiene infatti che tale credenza, benché scientificamente errata, sia stata un vantaggio nella lunga e violenta preistoria dell’umanità. Malgrado i meriti della storia dell’evoluzione di Bloom, questa non riesce tuttavia a cogliere la natura dell’immaginazione creativa nei bambini. Maurice Merleau-Ponty mette in guardia da una lettura retrospettiva che veda l’adulto nel bambino: vedere l’adulto come già esistente, in una qualche forma minore, nel bambino impedisce infatti di cogliere delle componenti uniche, e spesso perdute, dell’esperienza dell’infanzia. Nel loro gioco immaginativo, i bambini raramente confondono l’oggetto e il giocattolo con la religione. Invece di iscriversi nei vincoli metafisici degli adulti, l’immaginazione dei bambini mette in discussione la nostra organizzazione della realtà. L’intensità e l’inflessibilità del giocare dei bambini con gli oggetti, compresa la paura che alcuni di questi incutono in loro, spesso sembra voler parlare di oggetti – come quelli de Il cavallo perduto – che sono connessi ad un mondo parallelo che solo debolmente interferisce con il nostro. È un mondo fantastico, che non va però letto come un’aggiunta rispetto ai nostri vincoli metafisici, quanto piuttosto come una forma di realtà selvaggia. Questo articolo accetta la sfida di pensare l’immaginazione dell’infanzia come preistoria fenomenologica della nostra immaginazione creativa, prendendo in considerazione il lavoro psicoanalitico e fenomenologico sulle memorie infantili e collegandole all’immaginazione creativa di autori come Hernandez.
278. Chiasmi International: Volume > 19
Ann V. Murphy Merleau-Ponty and the Innocence of Ontology
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This essay tracks Merleau-Ponty’s understanding of the relationship between ontology and the practice of philosophy. More specifically, it aims to situate the later Merleau-Ponty’s conviction that philosophy would be reborn in a “return” to ontology alongside recent shifts in what we understand ontology to be and in the widely variable ways in which ontology is figured over the half-century since his death. Cet essai retrace la compréhension merleau-pontienne de la relation entre l’ontologie et la pratique de la philosophie. Plus spécifiquement, il vise à situer la conviction du dernier Merleau-Ponty que la philosophie pourrait renaître d’un “retour” à l’ontologie, par rapport aux récents changements dans la compréhension de celle-ci, ainsi qu’aux manières très différentes dont elle a été conçue au cours d’un demi-siècle après sa mort. Questo articolo ripercorre la concezione merleau-pontiana della relazione tra ontologia e pratica della filosofia. In particolare, l’articolo mira a contestualizzare la convinzione, che ritroviamo nell’ultimo Merleau-Ponty, che la filosofia possa rinascere attraverso un “ritorno” all’ontologia, in riferimento ad alcune recenti oscillazioni nel modo in cui quest’ultima viene intesa e ai molteplici modi in cui essa è stata concepita nel corso dei cinquant’anni successivi alla sua morte.
around merleau-ponty
279. Chiasmi International: Volume > 19
Jordan Willocq La chair de la lettre: de l’archi-écriture de jacques derrida à la figure de l’archi-écran de mauro carbone
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C’est dans son livre Philosophie-écrans, du cinéma à la révolution numérique que Mauro Carbone thématise la « figure » de l’archi-écran. La formulation de cette figure est empruntée à Jacques Derrida qui, il y a un demi siècle dans De la grammatologie, nommait « archi-écriture » la différence originaire, précédant toute identité à soi des termes différents. Derrida remarquait que l’écriture était historiquement et conceptuellement réprimée par la parole vive, ce qui l’engageait à renverser stratégiquement la hiérarchie et à généraliser l’écriture, afin de mettre du jeu dans le travail de répression des oppositions métaphysiques les plus massives. En la comparant à l’archi-écriture, nous voudrions mettre à l’épreuve la figure de l’archi-écran que propose Mauro Carbone. Une question majeure se dégage d’un tel rapprochement : l’écran se trouve-t-il dans une situation historique et conceptuelle telle que sa généralisation, sous le nom d’« archi-écran », se substituerait à la généralisation derridienne de l’écriture pour en approfondir ou en déplacer l’opération subversive ? Cela n’a-t-il pas lieu, de fait ? Nous espérons ainsi parvenir à mesurer toute l’ampleur d’une opération qui, pour ne se donner à lire que très modestement, ne laisse pas moins entrevoir sa profonde radicalité. De l’écriture à l’écran, le déplacement se ferait bien du lire au voir, réinvestissant peut-être dans la visibilité même cette limite de la phénoménalité que Derrida reconnaissait à l’oeuvre dans l’écriture, au point de lui redonner chair. It is in his book, Philosophie-écrans, du cinéma à la révolution numérique, that Mauro Carbone thematizes the “figure” of the archi-screen. The formulation of this figure derives from Jacques Derrida who, half a century ago in Of Grammatology, defined “archi-writing” as originary différance, preceding all self-identity of different terms. Derrida observed that writing was historically and conceptually repressed by living speech, which engaged him in a strategic reversal of the hierarchy and the generalization of writing in order to make room to undermine the work of repression of the heaviest metaphysical oppositions. By comparing it with archi-writing, we would like to test the figure of the archi-screen that Mauro Carbone proposes. A major question emerges from such a comparison: is the screen in such a historical and conceptual situation that its generalization, under the name of the “archi-screen,” can be substituted for the Derridean generalization of writing so as to deepen or to displace its subversive operation? Does this not, in fact, happen? We thus hope to be able to assess the full dimensions of an operation which, while read only very modestly, permits us nevertheless to glimpse its profound radicality. From writing to the screen, the shift could well be done from reading to seeing, perhaps reinvesting in visibility itself that limit of phenomenality that Derrida recognized as operating in writing, to the point of giving it back its flesh.È nel suo libro Filosofia-schermi, dal cinema alla rivoluzione digitale che Mauro Carbone tematizza la “figura” dell’archi-schermo. L’elaborazione di questa figura ci riporta a Jacques Derrida che, mezzo secolo prima, in Della grammatologia, definiva “archi-scrittura” la differenza originaria che precede tutte le identità proprie dei termini differenti. Derrida osservava come la scrittura fosse storicamente e concettualmente repressa dalla parola viva, e perciò si proponeva di rovesciare strategicamente la gerarchia e generalizzare la scrittura, con lo scopo di scardinare giocosamente il lavoro di repressione all’opera nelle più importanti opposizioni metafisiche. Attraverso un confronto con l’archi-scrittura, vorremmo a nostra volta mettere alla prova la figura dell’archi-schermo proposta da Mauro Carbone. Tale accostamento genera un interrogativo cruciale: lo schermo si trova anch’esso in una situazione storica e concettuale tale per cui la sua generalizzazione, sotto il nome di archi-schermo, si sostituisca alla generalizzazione derridiana della scrittura per approfondirne o dislocarne l’operazione sovversiva? Questo, di fatto, non sta già succedendo? Speriamo così di giungere a misurare tutta l’ampiezza di un’operazione che, pur offrendosi modestamente alla lettura, lascia al contempo intravvedere la sua profonda radicalità. Dalla scrittura allo schermo, lo spostamento sarebbe allora dal leggere al vedere, re-investendo così nella visibilità stessa questo limite del fenomenico che Derrida vedeva all’opera nella scrittura, al punto da restituirle una carnalità.
diverse
280. Chiasmi International: Volume > 19
Prisca Amoroso, Gianluca De Fazio Dall’arca Terra allo Spielraum: Natura, corpo, spontaneità
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Il saggio muove da una ricostruzione storico-concettuale dell’interpretazione merleau-pontyana del manoscritto di Husserl Rovesciamento della dottrina copernicana nell’interpretazione della corrente visione del mondo, con cui Merleau-Ponty è in dialogo sin dalla Fenomenologia della percezione, per ripercorrere gli sviluppi del tema della Terra nell’avanzare della riflessione merleau-pontyana sul corpo-proprio, sull’organismo vivente, sulla dimensione carnale dell’essere. La proposta di un ritorno alla Terra, intesa come Boden irriducibile dell’esperienza, trova infatti il suo risvolto ontologico nell’idea di Spielraum, che già Husserl definiva come “ambito di possibilità”, e che in Merleau-Ponty assume il senso di un margine di gioco sempre aperto nella carne. Boden e Spielraum, non a caso tematizzati da Merleau-Ponty in due corsi paralleli tenuti al Collège de France nell’anno 1959-1960, permettono una rivalutazione del vivente secondo un modello che, contro il riduzionismo meccanicista, privilegi la spontaneità e la contingenza, e aprono allo sviluppo dell’ontologia porosa che il filosofo andrà proponendo negli ultimi anni. Ricostruendo la funzione della riflessione sulla corporeità e sul rapporto del vivente al mondo-ambiente in questa maturazione, si argomenterà che la critica che Merleau-Ponty muove al dualismo empirismo-idealismo trovi nell’idea di Terra un momento chiave, che contribuisce ad orientarla in direzione di una filosofia della carne. Questo passaggio riconfigura la Natura stessa, pensata non già come un originario, ma in quanto ambito di possibilità processuale e transindividuale, come quel quasi-oggetto, come lo definiva, ancora, Husserl, che presenta un’irriducibile resistenza ad un pensiero di sorvolo, proprio in quanto è condizione del pensiero stesso e ancoraggio della vita tutta.This essay begins with a historico-conceptual reconstruction of the Merleau-Pontian interpretation of Husserl’s manuscript, “Foundational Investigations of the Phenomenological Origin of the Spatiality of Nature,” with which Merleau-Ponty is in dialogue from Phenomenology of Perception onward, and revisits the development of the theme of the Earth in the progression of Merleau-Ponty’s reflection on le corps propre, the living organism, and the carnal dimension of being. The proposal for a return to the Earth, taken as irreducible Boden of experience, indeed finds its ontological reverse side in the idea of Spielraum, which Husserl already defined as a “milieu of possibilities,” and which in Merleau-Ponty takes on the sense of a margin of play always open in the flesh. Boden and Spielraum, two notions that Merleau-Ponty does not thematize by chance in the two parallel courses given at the Collège de France over the years 1959-1960, enable a reassessment of the living being according to a model that, against mechanistic reductionism, privileges spontaneity and contingency, and opens to the development of the porous ontology that the philosopher would propose in his final years. Reconstructing the function of reflection on corporeality, and on the relationship of the living being with its milieu in the process, it will be argued that the criticism directed by Merleau-Ponty against the dualism of empiricism-idealism finds in the idea of the Earth a key moment that contributes to orienting him in the direction of a philosophy of the flesh. This passage reconfigures Nature itself, no longer conceived of as an originating, but as a milieu of processual and transindividual possibilities, like that quasi-object, as Husserl again defined it, that presents an irreducible resistance against high-altitude thinking, precisely as the condition of thought itself and the anchorage of all life.Cet essai commence avec une reconstruction historico-conceptuelle de l’interprétation merleau-pontienne du manuscrit de Husserl, Renversement de la doctrine copernicienne, avec lequel Merleau-Ponty est en dialogue depuis la Phénoménologie de la perception, et revisite les développement du thème de la Terre dans la progression de la réflexion merleau-pontienne sur le corps propre, sur l’organisme vivant, sur la dimension charnelle de l’être. La proposition d’un retour à la Terre, prise comme Boden irréductible de l’expérience, trouve en effet son envers ontologique dans l’idée de Spielraum, que Husserl déjà définissait comme « milieu de possibilités » et qui chez Merleau-Ponty prend le sens d’une marge de jeu toujours ouverte dans la chair. Boden et Spielraum, deux notions que Merleau-Ponty ne thématise pas par hasard dans les deux cours parallèles donnés au Collège de France au cours de l’année 1959-1960, permettent une réévaluation du vivant selon un modèle qui, contre le réductionnisme mécaniste, privilégie la spontanéité et la contingence, et ouvrent au développement de l’ontologie poreuse que le philosophe allait proposer dans les dernières années. Reconstruisant la fonction de la réflexion sur la corporéité et sur le rapport du vivant avec son milieu dans ce processus, on argumentera que la critique dirigée par Merleau-Ponty contre le dualisme empirisme-idéalisme trouve dans l’idée de la Terre un moment clé qui contribue à l’orienter en direction d’une philosophie de la chair. Ce passage reconfigure la Nature elle-même, pensée non pas déjà comme un originaire, mais en tant que milieu de possibilités processuelles et transindividuelles, en tant que quasi-objet, comme le définissait, encore, Husserl qui offrait une résistance irréductible contre une pensée de survol, précisément en tant que condition de la pensée elle-même et ancrage de toute la vie.