L’auteur, s’appuyant sur les travaux d’une suite d’éminents theologiens tels que Y. Congar, L. Suenens, F. Klostermann, H. Heimerl et d’autres, analyse le texte de la Constitution dogmatique sur l'Eglise, adoptee par le IIe Concile du Vatican, concernant les droits et les devoirs des laïcs dans l’Eglise.La corrélation entre droits et devoirs moraux qui découle du droit naturel fait que les premiers indiquent les seconds, tandis que ceux-ci, inversement, manifestent les droits de la personne humaine. II n’en est pas moins caractéristique que la constitution conciliaire consacre sept articles aux devoirs des catholiques laïques et ne parle de leurs droits dans l’Eglise que dans un seul.L’auteur tire la conclusion que tous les états du peuple de Dieu participent à l’ensemble de la mission et de la vie de l’Eglise. Les laïcs ont done leur part assurée dans le triple ministère du Christ: sacerdotal, prophétique et royal, bien que ce soit dans ce dernier qu’ils exercent une mission particulière. Dans les deux autres fonctions pourtant, sacerdotale et prophétique, c’est-à-dire enseignante, les laïcs ont à remplir des tâches ecclesiales définies et propres à eux.L’accent spécial mis sur la fonction royale des laïcs résulte du fait qu’ils vivent dans le monde et que leur apostolat consiste au premier chef en l'action sur le monde dans les conditions de l’existence quotidienne. Leur méthode d’apostolat dans le monde est: l’exemple de leur propre vie, le témoignage de la parole (participation au magistère de l’Eglise) et la transformation des conditions économiques et sociales de telle sorte qu’elles favorisent au mieux le développement personnel de l'homme.

Les attributions de l’Etat en matière de la politique des salaires découlent de sa tâche principale qu’est le souci du bien commun. Les salaires étant l'une des formes principales de la participation des citoyens au revenu social, la part qui en est attribuée aux divers troupes de citoyens dépend de la politique des salaires, ce qui ne saurait être indifférent du point de vue du bien commun de l’Etat.L’auteur envisage le problème sous trois aspects: a) ce'ui de la relation entre le niveau et la structure des salaires et la réalisation de la polrt!que du plein emploi; b) celui du principe d’égalité (entendu dans le sens d’une proportionnalité définie) dans le partage du revenu social; c) ce’ui de la fonction naturelle de l’entreprise, qui est avant tout d’assumer les risques des mesures économiques décidées.L’Etat, considéré dans le rôle de répartiteur des avantages et des fardeaux sociaux, partant comme sujet de la justice distributive, a le devoir d’intervenir dans la politique des salaires en accord avec les principes de cette même justice. Et il doit le faire non en vue de son propre bien commun seul mais encore de celui de toute la communauté humaine.

In the controversy on the character of common good the author takes side with the adherents of the immanent notion. The definition of common good as natural fulfillment of the personal values of a plura’ity of human individuals, fulfillment achieved through living together and mutual interdependence, implies the affirmation that bonum commune is a social principle. Such a view is consonant with the neo-thomistic theory of natural law in which social principle is understood as an injunction of practical reason, establishing the value which can be achieved in social intercourse only. Such a collective value is represented by common good conceived as immanent.The author has analysed elsewhere the concepts of social principle and common good, and makes use here of the conclusions reached then. He shows in what way common good is read by natural reason from the essence of man’s nature. In the argument that it is a principle of being and action, the author has recourse to synderesis known as habitus primorum principiorum. The fact that practical reason ascertains the duty to fulfiU good qua transcendental property of human beings is the beginning of the definition of the natural content of common good. Bonum in communi, however, covers a larger area than common good. Bonum commune considered here is the realisation of those innate predispositions to human perfection which men as associates achieve in common. It is this potential substratum of man’s social nature that characterizes the normative contents of common good qua principle of being, consequently as norm of behaviour in society.The realisation of the general contents of the principle of common good requires its previous embodiment in a concrete form through a so-called executive norm. It derives from the actual conditions of a given collectivity and members there of, and constitutes, on the basis of the absolute elements of the principle of common good, elements both necessary and unchanging, a concrete norm containing the picture of the state of society as desired hie et nunc.To find out the executive norm of common good requires a special subject, a social authority. The necessity of a governing body results not only from the natural limitation and contingency of those sharing in collective life, but is a consequence of their dependency on the author of natural common good, the Creator of nature. Owing to conscience, hence through the activity of practical reason, the immanent content of common good keeps a transcendental reference to the Lawgiver of human nature, which definitely confers it a normative, obligatory character. Social authority specifies the general content of common good bringing in elements particularized through the established legal order to the followed by society.The structure of the social principle of common good contains, in addition to natural general contents, the indispensable exigency of its embodiment in a right executive norm as well as the necessity of government, the subject that determines what common good is in actual circumstances, and enjoins to fulfill it. How the government is chosen and the methods used to carry out its task lie beyond the range of problems directly connected with the content of the social principle of common good.

L’article aborde le problème du côté des principes généraux de la protection des droits de l'homme; il examine ensuite la spécificité des droits de l'enfant, les considérant à la lumière de la Déclaration adoptée par l’Assemblée Générale de l'ONU; il étudie enfin les réalisations concrètes, celles en particulier qui sont liées à l'activité l'UNICEF. C’est la première fois que cette problématique se trouve présentée dans une publication polonaise d’une manière aussi ample et aussi exhaustive. L’article s’appuie surtout sur les documents de l'ONU. L’auteur se livre à une analyse détaillée du texte de la Déclaration des Droits de l’Enfant, et examine le contenu des principes qui s’y trouvent énoncés, les comparant avec des fragments analogues de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme et d’autres déclarations. A l'issue de cet examen d’ensemble, l'auteur formule quelques généralisations essentielles. Il affirme notamment que l'action de l'ONU en faveur des droits de l'enfant témoigne d’une humanitarisation progressive du droit et des relations internationales. Un droit international est en train de naître, basé sur le principe de la dignité humaine, affirmant les droits subjectifs de l'homme, y réservant explicitement une place pour les droits de l'enfant. De l'ancien droit international, conçu traditionnellement comme un droit inter-étatique, surgit un nouveau système de normes, un droit international inter-humain, à orientation universaliste. L’action théorique et pratique des Nations Unies dans le domaine des droits de l'enfant intensifie ce processus, lui donne des formes historiquement définies. Cette action, pour porter un jugement sur son cours et ses résultats, n’est qu’un commencement. Malgré les dimensions limitées de l'aide effectivement portée aux enfants, force est de constater l'existence d’une action coordonnée dans ce domaine. La protection des droits de l'enfant a été inclue par ies Nations Unies dans leur programme d’édification d’une paix mondiale reposant sur des fonde- ments stables. Une telle paix exige la suppression de toute discrimination des fai- bles par les forts; c’est pourquoi la création, dans l'ONU, d’un embryon de système d’une protection internationale des droits de l'enfant annonce une réalité nouvelle, plus proche de l’idée de l’universalisme.

The author assumes that the aspect and character of a given conception of ethics is determined by the way in which its fundamental problem, i. e. the criterion of the moral value of human activity, is dea't with. From the viewpoint of this assumption he proceeds to analyze and characterize the most representative historical systems of ethics. In the course of the analysis he finds that the way of putting and solving the problem of the criterion of the value of conduct is itself conditioned by the way in which philosophy in general is approached. This leads him to the conclusion that, despite far going differences among them, the ethical systems built up in the course of history may be reduced to three man types: metaphysical, peculiar to Antiquity and Middle Ages; epistemological, characteristic of Modern Times and of some systems of our times; linguistic, which is the style adopted by neopositivism and the British school of the analysis of colloquial language. In the conclusion, the author remarks that though, de facto, the epistemological approach excluded the metaphysical one, and the linguistic approach both of them, there is nothing de iure to prejudge that such should be the case; on the contrary, there are grounds for recognizing each of them a significant roe, in correlation with the others, in the process of integral knowing of the field which is the object of ethics.

L'article étudie la définition du droit naturel et les sources de celui-ci dans la doctrine de Duns Scot. Cette analyse est menée sur deux plans: théologique et philosophique. Dans les deux aspects, il apparaït que le contenu du droit naturel est en principe indépendant de la nature de l’homme. II est lié soit à la structure ontique de Dieu (droit naturel sensu stricto), soit à la libre décision de la volonté divine (droit naturel au sens large). La nature de l’homme, en tant qu’être contingent, ne fait que postuler la nécessité de l’existence du droit naturel.Au droit naturel sensu stricto appartiennent les premiers principes pratiques, c.-à-d. toutes les normes qui règlen t l’activité de l’homme par rapport à Dieu, et qu'exprime la première table du Décalogue. Elles conduisent d’une manière naturelle et nécessaire à la fin ultime et au bonheur. Les préceptes du droit naturel au sens large, contenus dans la deuxième table du Décalogue, ont trait à l’activité morale de l’homme au plan naturel. Ils conduisent au bonheur et à la fin ultime non de leur nature mais en raison d’une décision de la volonté divine.L’article relève également certaines incohérences dans la doctrine de Duns Scot et les dangers découlant de sa façon de présenter le problème; il mentionne aussi l’influence que le scotisme a exercée sur les courants philosophiques ultérieurs, jusqu’à notre époque.