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Roczniki Filozoficzne:
Volume >
7 >
Issue: 3
Kazimierz Kłósak
Kazimierz Kłósak
Zagadnienie wspołistnienia filozofii przyrody z nowożytną fizyką teoretyczną
Problème de Coexistence de Philosophie de la Nature Avec la Physique Théoriqlte Moderne
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Le problème de coexistence de philosophie de la nature avec la physique théorique moderne a trouvé dans cette étude une limitation à la philosophie de la nature dans la conception péripatéticienne, et comme base de discussion, les énoncés de Jacques Maritain ont été pris en considération. Ci-dessous se trouvent les résultats fondamentaux de l’analyse critique de ces énoncés.La thèse de Maritain qu’il y a une différence essentielle entre la physique théorique moderne et la philosophie péripatéticienne de la nature est sans doute une thèse juste. La thèse de cet auteur, que la physique théorique moderne ne peut être prise comme philosophie de la nature, ni occuper sa place, est également juste, et que, quand il s’agit de la version péripatéticienne de la philosophie de la nature elle peut coexister en parfait accord avec la physique théorique moderne, par cela même que ces deux sciences se tiennent sur deux différents niveaux noématiques. Cependant certaines restrictions s’imposent concernant le bien-fondé de la première thèse du penseur français, autant que ce bien-fondé se lie avec l’analyse épistémologique de la physique théorique moderne.Déjà plusieurs auteurs comme notamment Pierre Hoenen SJ (Inquisi- liones criticae in theoriam atomicam physico-chimicam eiusque valorem, pro philosophia naturali, I. De legibus stoechiometricis generalibus, „Oregorianum“, VIII (1927) 237), Fernand Renoirte (La philosophie des sciences selon M. Maritain, „Revue néo-scolastique de philosophie“, a. 35, 1933, pp. 96 — 106; Eléments de critique des sciences et de cosmologie, Louvain 1947, pp. 121 — 122)' et Ernest Kilzer (La philosophie des sciences de M. Maritain, „Revue néo-scolastique de philosophie“, 37 (1934) 466—468) se sont prononcés avec réserve sur ce sujet.Aux remarques critiques de ces auteurs, en principe justes, il faut encore ajouter que l'affirmation de Maritain que la physique théorique moderne appartient formellement à l’ordre de l’abstraction mathématique, et matériellement à l’ordre de l’abstraction physique, contient en soi une contradiction, car bien que près de cette bipartible appartenance il s’agit de deux différents aspects de la susdite physique, de l’aspect matériel et formel, on ne voit cependant pas de quelle manière cette appartenance pourrait trouver une réalisation même avec la distinction de ces deux aspects. Et ainsi, si la physique théorique moderne est une connaissance du monde physique, comme le soutient définitivement Maritain, dans ce cas cette physique ne peut appartenir formellement à l’ordre de l’abstraction mathématique, car dans cet ordre on fait abstraction de materia sensihili et na- turali, évidemment avec son existence réelle. Si de nouveau nous acceptons le point de vue des textes de Maritain, dans lesquels la physique théorique moderne a été comprise comme science appartenant formellement à l’ordre de l’abstraction mathématique, alors voulant être conséquent, nous ne pouvons soutenir l’affirmation qu’elle donne son genre de connaissance du monde physique.Saint Thomas d’Aquin n’a jamais affirmé, paraît-il, que la scientia m,edia, conforme sous le rapport de son type épistémologique avec la physique théorique moderne, appartient simultanément à l’ordre de l’abstraction mathématique et à l’ordre de l’abstraction physique, quoiqu'il répétait que la scientia media est une science formellement mathématique et matériellement physique. Il a pu soutenir cette seconde affirmation sans nier la première, car en parlant du’ caractère formellement mathématique de la science „indirecte“ il avait en vue la mathématique appliquée (applicatio principiorum mathematicorum ad res naturales), la mathématique que nous ne classerons pas dans le second degré de l’abstraction formelle. Cependant Maritain, s’il est de l’avis que la physique théorique moderne appartient formellement à l’ordre de l’abstraction mathématique, soutient eo ipso que cette physique est formellement mathématique au sens de pure mathématique, qui dans le schéma scolastique appartient au second degré de l’abstraction formelle. Et ce rappel à la mathématique pure est une source de contradictions dans la conception du thomiste français.La critique avec laquelle Maritain se rapporte aux idées et aux principes de la physique d’Einstein, liée, d’après l’auteur français, avec le refus général, à partir du XIXe siècle, de la place pour la philosophie de la nature à côté de la physique théorique du type mathématique, cette critique qui, présentée au commencement en une série d’articles, est contenue, dans sa rédaction définitive, dans Théonas ou les entretiens d’un sage et deux philosophes sur diverses matières inégalement actuelles (Paris, 1er éd. 1921, 2e éd. 1925) et dans Réflexions sur l’intelligence et sur sa vie propre (Paris, 1er éd. 1924, 2e éd. 1926), semble être encore moins heureuse que sa caractéristique générale du type épistémologique de la physique théorique moderne. Nous pencherions à une telle appréciation, même si nous prenions en considération la correction que le dit auteur a introduit dans sa conception, présentée dans un article inséré dans la „Revue Universelle“ du 1er avril 1924, dans cet article, dans lequel, en suivant l’interprétation physicienne de la théorie spéciale de la relativité de Bergson, alors temporairement acceptée, il critiquait cette théorie, non seulement sous le rapport du sens philosophique, qu’elle doit posséder, d’après lui, mais également sous le rapport de sa logique intérieure. Car il ne parait pas que Maritain soit parvenu à prouver, après avoir retiré le reproche de contradiction logique, que dans Über die spezielle und die allgemeine Relativitätstheorie Einstein identifiait la réalité en elle-même avec une telle réalité qui se présente dans nos mesures et déterminations.Des éclaircissements d‘Einstein concernant, dans le petit ouvrage cité, quel doit être le contenu physique des déterminations de lieu, d’espace et de temps (et spécialement de la simultanéité des événements séparés de soi spatialement) il résulte tout à fait distinctement qu’il tenait à de telles définitions, afin qu’à l’aide de ces définitions on pût accomplir les mesures des grandeurs physiques. Einstein n’a rien écrit de tel, en établissant le contenu physique de conception de la simultanéité, ce qui saperait l’interprétation acceptée ici de son point de vue. Car, qu’est-ce que l’auteur de la théorie de la relativité restreinte soutenait au sujet du contenu physique de l’idée de simultanéité d’événements éloignés de soi sous le rapport du lieu?L’idée de simultanéité de deux pareils événements, ou de leur nombre quelconque, „existe pour le physicien d’abord alors, écrivait Einstein, quand le physicien a la possibilité de constater, dans un cas concret, si la simultanéité survient ou non“. Il s’agit donc pour le physicien, d’après l’avis d’Einstein d’une telle définition de la simultanéité qui mettrait entre les mains une méthode permettant de résoudre, en se rapportant à l’expérience si les événements donnés se sont accomplis ou ne se sont pas accomplis simultanément. Einstein jugeait que, jusqu’à ce que cette exigence ne fût réalisée, il tomberait, comme physicien, et aussi comme non-physicien, sous l’influence d’une illusion, s’il soutenait que avec l’expression de la simultanéité il parviendrait à nouer un certain sens.De cette dernière affirmation d’Einstein on ne peut pas dire ce que soutient Maritain dans Réflexions sur Vintelligence et sur sa vie propre (2e éd., pp. 210—211), qu’elle exclut toute signification différente de ce qui peut satisfaire un physicien, c’est-à-dire qu’elle est, d’après l’auteur de la théorie de la relativité restreinte, l’unique définition sensée de la simultanéité. Et on ne peut pas le dire ainsi, car Einstein n’a pas étudié ce problème dans de si larges lignes, puisqu’il s’est borné tout à fait visiblement à ce contenu de lequel il peut être question quand on aborde le problème de simultanéité du point vue expérimental. Auprès de ce rétrécissant horison intellectuel de point de vue, celui qui n’est pas physicien doit s’exprimer de la même manière comme celui qui l’est.Il semble que définitivement Marritain ait retiré le reproche concernant Einstein quant à la faute philosophique qu’effectivement ont commis quelques interprétateurs de la théorie de la relativité restreinte comme par exemple Arthur S. Eddington ou bien André Metz. Tl est vrai que encore dans le post-scriptum de la seconde édition de l’ouvrage Les degrés du savoir, Paris 1934, p. XXI, Maritain a écrit que la physique de la Relativité ,.met en question des notions qui jouent... un rôle fondamental dans la philosophie de la nature, comme la notion d’espace et la notion de temps, et... elle rend, de ce fait, spécialement facile et spécialement grave le risque d’une confusion entre“ la philosophie de la nature et la physique, néanmoins pourtant, déjà depuis l’année 1930, passe et repasse chez Maritain la pensée que dans la théorie de la relativité restreinte il s’agit exclusivement d’idées étant comme expressions de l’analyse empiriologique. Et dans La philosophie de la nature — Essai critique sur ses frontières et son objet (Paris 1935, p. 73) et dans Quatre essais sur Vesprit dans sa condition charnelle (Paris 1939, p. 197) Maritain avouera que la contradiction des opinions physiciennes d’Einstein avec la conception philosophique du temps, et spécialement de la simultanéité, est plus apparente que réelle par égard à la manière effectivement différente de définition, qui caractérise le point de vue physique et philosophique.
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